Marché hôtelier en Europe : où en est-on ?
Une année record pour le tourisme
L’année 2017 a constitué une nouvelle année record pour le tourisme mondial avec une progression de 7 % d’arrivées de touristes internationaux pour atteindre 1,3 milliard. L’Europe affiche d’excellents résultats avec 8 % d’arrivées internationales de plus qu’en 2016, soit 671 millions touristes. L’Afrique connaît une progression de 8 %, la région Asie-Pacifique de 6 %, le Moyen-Orient de 5 % et les Amériques de 3 %. 2018 s’annonce encore plus faste pour l’Europe. L’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) prévoit une progression du tourisme mondial de 5 % et l’Europe, première région touristique au monde, devrait en être la principale bénéficiaire. L’organisation de grands événements qui attireront de nombreux visiteurs à Londres, Francfort, Paris et Amsterdam au cours des prochaines années devrait être bénéfique au secteur hôtelier. Le Royaume-Uni s’attend même à battre tous ses records, en passant pour la première fois la barre des 40 millions de visiteurs internationaux.
Des indicateurs immobiliers au vert.
Un bon niveau de performance. En 2017, Le revenu par chambre disponible (RevPAR) montre que le taux de croissance le plus important a été enregistré en Europe de l’Est où il a progressé de 10,8 %. Ceci est significativement plus élevé que la moyenne européenne (5,6 %). Il a également augmenté de manière significative en Europe du Sud, à 9,5 %. En revanche, l’Europe du Nord (+ 4,7 %) et l’Europe de l’Ouest (+ 2,2 %) ont connu des progressions moindres. 2018 et 2019 devraient rester sur une même dynamique avec des perspectives de croissance du chiffre d’affaires des hôtels sur la grande majorité des capitales européennes selon PWC. La forte demande constatée dans le secteur du tourisme favorise la croissance.
Une augmentation du taux d’occupation…
Le taux d’occupation moyen en Europe a augmenté de 2,4 points à 72 % en 2017. Les niveaux les plus élevés sont localisés à Londres et Amsterdam (82 %) suivis par Prague (80 %), Lisbonne (78 %) et Berlin (77 %).
… et du loyer moyen par chambre.
Le prix moyen des chambres a également augmenté de 3,1 % en 2017 pour atteindre 111 € en Europe. Genève continue de se classer parmi les leaders européens avec un prix moyen de 242 € par chambre. Paris suit en deuxième position avec un loyer de 231 €. On trouve ensuite Zurich (204 €), Londres (169 €) et Rome (145 €).
Un volume d’investissement élevé
Le volume des transactions hôtelières en Europe a atteint 21 Mds€ en 2017, soit 35 % de l’investissement immobilier mondial dans l’actif hôtelier. Il s’agit d’une augmentation de 11 % par rapport au volume de transactions 2016 et dépasse même le niveau record atteint en 2015. Niveau qui témoignait déjà de la résilience et de l’attractivité de cette classe d’actifs alors même que la conjoncture touristique était marquée de plein fouet par les attentats.
– Le Royaume-Uni arrive à la première marche avec 6,3 Mds€ investis en 2017, en progression de 34 % par rapport à 2016 où, certainement suite au contrecoup du Brexit, seulement 4,7 Mds€ avaient été engagés. Il est suivi de près par l’Allemagne avec 4,2 Mds€.
– L’Espagne, qui franchit pour la première fois le seuil de 3 Mds€, ferme le trio gagnant.
– La France n’arrive qu’en sixième position du classement, après les Pays-Bas et l’Italie. Elle affiche une contreperformance avec 790 M€ investis qui s’explique par l’absence de transactions portant sur des actifs parisiens emblématiques ou des portefeuilles pan-européens majeurs.
Et demain ? JLL prévoit un volume d’investissement d’environ 22 Mds€ en Europe sur l’ensemble de 2018. Le début d’année est d’ailleurs prometteur. Le Royaume-Uni continue d’attirer les investisseurs avec, notamment, la cession d’appartement avec services SACO et la vente par Lone Star de son portefeuille Mercure/Hilton. Même attrait pour l’Espagne avec l’offre publique d’achat de Blackstone sur Hispania et la participation de HNA dans NH Hôtels. L’intérêt des investisseurs pour le Royaume-Uni demeure élevé, bien que les volumes risquent d’être légèrement en baisse car un certain nombre de grands portefeuilles ont été échangés en 2017. L’Allemagne et l’Espagne continuent d’attirer des investisseurs en raison de solides fondamentaux économiques et de marchés hôteliers prometteurs. La France devrait constater une augmentation des transactions, avec des conditions de marché plus favorables grâce, notamment, à l’éloignement de la menace terroriste. Un certain nombre de transactions clés devraient se conclure en 2018.
Prévision d’évolution du RevPar* en 2018 et 2019
Investissements hôteliers en Europe (en Mds€)
Extrait de l’étude mensuelle « L’immobilier d’investissement dans le monde » rédigé par Charles-Henri de Marignan (Analyste senior, IEIF) ; Étude réservée aux adhérents de l’IEIF.
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