Synthèse ADEME-IFPEB – Expérimentation sur le bilan énergétique du télétravail : enseignements à mi-parcours – publié le 03 avril 2023

A la demande de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, l’Ademe et l’IFPEB ont mené une expérimentation à l’hiver 2022-2023 sur 10 bâtiments publics et avec une centaine de personnes, afin de mieux appréhender l’impact énergétique du télétravail et des fermetures de sites pour en maximiser le bilan énergétique global, notamment pour les journées de forte tension sur le réseau électrique. Trois sources de consommation énergétique ont été analysées à partir de données réelles pendant les 5 mois de période de chauffe : dans les bureaux, dans les transports pour les déplacements domicile-travail et par effet rebond au sein des domiciles des télétravailleurs.

• La consommation énergétique dans les bureaux : le télétravail permet de limiter la consommation liée au poste de travail – ordinateur, éclairage – mais peut également permettre à court terme de limiter l’ensemble des consommations avec une fermeture complète ou partielle du site. L’expérimentation a permis de constater 20 % d’économie d’énergie totale et 38 % de baisse moyenne des consommations de chauffage entre 2021 et 2022 : en réalité, ces économies sont essentiellement liées aux efforts de sobriété, l’impact de la non présence des travailleurs est négligeable sur la consommation électrique. Si le site était fermé une journée par semaine, cela permettrait une économie d’énergie de 25 à 40 % suivant la performance énergétique des sites. Le potentiel de gain en consommation lié à la fermeture de site devrait néanmoins se réduire à moyen terme, avec la mise en place des rénovations énergétiques liées au Dispositif Eco-Energie Tertiaire.
• La consommation énergétique liée au transport dépend à la fois de la localisation du lieu de travail et du mode de transport : ainsi, les sites situés à Paris qui génèrent essentiellement des déplacements doux ou en transports en commun présentent moins de potentiel d’économie que les sites d’Ile-de-France et de régions pour lesquels les salariés se déplacent en voiture et sur des distances plus importantes.
• La consommation énergétique dans les logements repose à la fois sur la performance énergétique du logement et sur son mode de gestion, en effet, le potentiel d’économies lié à la capacité de réduire le chauffage en cas d’absence est plus important que l’impact sur la consommation liée au télétravail. L’effet rebond observé sur les logements n’apparaît pas structurant dans le cadre de l’expérimentation du fait de la faiblesse de l’impact.

Illustration pour une journée d’une personne travaillant en Ile-de-France

Bureau 100 % occupé vs scénario fermeture du site en hiver

Source : Ademe, avril 2023

La suite de cette expérimentation permettra de consolider et d’affiner les résultats (notamment sur le logement et les mobilités) et de produire un guide à destination des acteurs qui souhaitent intégrer le télétravail dans leur politique RSE.

Synthèse rédigée par Lina Mounir, Analyste senior
Responsable du Pôle Marchés Immobiliers

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