L‘Essentiel de l’Économie et de l’Immobilier
Vendredi 1er septembre 2023
Quels impacts de l’intelligence artificielle sur l’emploi ?
OIT – Generative AI and Jobs : A global analysis of potential effects on job quantity and quality – publié en août 2023
OCDE – Intelligence artificielle et emploi : il est urgent d’agir – publié en juillet 2023
McKinsey – Generative AI and the future of work in America – publié le 26 juillet 2023
Trois études portant sur l’impact de l’intelligence artificielle sur les marchés de l’emploi sont parues cet été, elles s’accordent sur le fait qu’il est aujourd’hui difficile de mesurer précisément cet impact et qu’il constituera avant tout une transformation des marchés plus qu’une destruction nette des emplois.
A quelles transformations s’attendre ?
L’OCDE met en avant le contexte spécifique dans lequel ces transformations vont avoir lieu : en effet, alors que la croissance économique marque le pas, les tensions semblent se poursuivre début 2023 sur les marchés du travail. L’adoption des solutions liées à l’IA est encore relativement faible aujourd’hui mais la baisse des coûts associés à ces technologies et l’augmentation du nombre de travailleurs compétents en matière d’IA révèlent une progression rapide de son usage au sein des entreprises.
Le rapport de l’OIT indique que la transformation des métiers portera notamment sur l’intensité du travail et l’autonomie des employés : l’adoption de ces technologies devrait permettre de libérer du temps pour des tâches qui ne peuvent pas être automatisées. L’étude souligne que le travail de bureau devrait être plus exposé à ces nouvelles technologies : un quart des tâches sont très exposées et plus de la moitié moyennement exposées. Pour les autres catégories d’emplois, les niveaux d’expositions sont plus faibles et n’impacteraient qu’entre 1 et 4 % des tâches seulement. Selon l’OCDE, si l’on tient compte de l’ensemble des technologies d’automatisation (IA comprise), 27 % des emplois sont fortement exposés. Les pays à revenu élevé devraient être davantage impactés que ceux à faible revenu : 5,5 % de l’emploi total pourrait être touché contre 0,4 % seulement pour les seconds. Ainsi, aux Etats-Unis, l’étude réalisée par McKinsey estime que 30 % des heures travaillées pourraient être automatisées d’ici 2030, notamment grâce à l’IA générative.
Estimation de la part de l’emploi total impacté par l’automatisation du travail (IA comprise) par pays en 2019
Source : OCDE Employment Outlook 2023
Quels emplois seront les plus touchés ?
L’OIT souligne que l’emploi féminin, du fait de sa surreprésentation dans les emplois de bureau devrait être davantage impacté : ainsi dans les pays à faible revenu 10,4 % de l’emploi total féminin serait impacté et dans les pays à revenus élevés 13,4 %.
Selon l’OCDE, les postes les plus qualifiés seraient davantage exposés aux progrès de l’intelligence artificielle : en particulier les managers, les directeurs généraux et les ingénieurs. A l’inverse, l’étude McKinsey estime que ce sont les emplois les moins bien rémunérés qui devraient être principalement impactés (14 fois plus) et insiste sur la nécessité de distinguer les différentes catégories professionnelles : ainsi pour de nombreuses catégories – commercial, juridique – l’adoption de l’IA se traduira davantage par une transformation des métiers alors que pour d’autres – services de bureau, services à la clientèle, restauration – des suppressions importantes d’emplois devraient avoir lieu.
L’étude évalue ainsi que 10 des 12 millions de changements de carrières attendus d’ici 2030 seront issus de ces catégories d’emplois.
Quelles actions mettre en œuvre pour limiter les effets négatifs liés à l’adoption massive de ces solutions technologiques ?
Les rapports de l’OIT et de l’OCDE formulent des recommandations à l’attention des pouvoirs publics pour limiter les impacts négatifs de ces nouvelles technologies afin que l’IA ne devienne pas un nouveau vecteur d’inégalités : il semble nécessaire de concevoir des politiques pour favoriser une transition ordonnée, équitable et consultative. Pour cela, la formation apparaît comme un facteur clé : tant pour assurer la formation à l’IA, que pour aider les travailleurs faiblement rémunérés à transformer et adapter leurs compétences, ou mettre en place des mesures de protection pour une utilisation fiable de l’IA.
Enfin, l’étude réalisée par McKinsey souligne que d’autres facteurs pourront contribuer à transformer structurellement les marchés de l’emploi en particulier les investissements pour la transition climatique et pour les infrastructures : les industries vertes, de la construction et de la santé devraient notamment se développer dans la prochaine décennie.
Synthèse rédigée par Lina Mounir,
Analyste Senior – Responsable du Pôle Marchés ImmobiliersECONOMIE
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