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Vendredi 8 décembre 2023
DEVELOPPEMENT DURABLE
Sustainability Insights Research : Lost GDP : Potential Impacts Of Physical Climate Risks – S&P Global Ratings, publié le 27 novembre
L’article « Lost GDP : Potential Impacts Of Physical Climate Risks » de S&P Global Ratings étudie les impacts des risques climatiques physiques sur l’évolution du PIB à l’horizon 2050. En réalisant quatre scénarios à propos de l’exposition de 137 pays face à ce type de dangers, les résultats envisageraient une perte de 4,4 % annuelle du PIB mondial d’ici 2050 si le réchauffement climatique ne reste pas en dessous de 2°C et en l’absence d’adaptations. Si les accords de Paris sont respectés, ce chiffre descend à 3,2 % et en cas d’atténuation limitée, il peut monter à 5,1 %.
La première partie expose que les pertes économiques dûes aux risques climatiques augmentent. Entre 1992 et 2022, la croissance des sinistres serait de 5 à 7 % par an, avec des impacts hétérogènes, plus importants dans les pays classés dans la tranche de revenu faible à intermédiaire, disposant de peu de moyens pour assurer les chocs climatiques.
Afin d’évaluer les risques physiques, sept aléas climatiques sont identifiés : chaleur extrême, inondations fluviales, inondations pluviales, élévation du niveau de la mer, stress hydrique, incendies de forêt et tempêtes. L’étude associe chaque aléa climatique à son impact économique en fonction des données historiques.
Ainsi, la dynamique macroéconomique risque d’être fortement perturbée, notamment côté offre par une érosion de la capacité productive des pays, conséquence d’investissements plus faibles : l’agriculture constitue le premier secteur à subir intensément la plupart des aléas climatiques. L’étude revient aussi sur l’effet « boule de neige » des aléas climatiques, qui s’aggravent d’autant plus qu’ils existent : ainsi, des sécheresses persistantes augmentent la probabilité d’inondations en cas de pluies torrentielles. L’étude souligne également l’existence d’impact par transfert, via des dynamiques systémiques, au-delà des dynamiques économiques, en particulier les migrations ou encore les conflits territoriaux.
La seconde partie présente les quatre scénarios intégrant les émissions de gaz à effets de serre et les changements de températures mondiaux :
- Scénario 1 : faibles émissions, aligné sur l’Accord de Paris (limite à 2°C d’ici la fin du siècle) ;
- Scénario 2 : émissions modérées (2°C d’ici 2050) qui semble être proche des engagements actuels des pays ;
- Scénario 3 : émissions modérées à élevées (2,1°C d’ici 2050), de transition lente, dans lequel les pays se concentrent plus sur leurs problèmes régionaux ;
- Scénario 4 : émissions élevées (2,4°C d’ici 2050) dans lequel les progrès technologiques sont priorisés pour atteindre un développement durable.
Les résultats s’appuient sur le scénario de transition lente et affichent un recul annuel du PIB en moyenne de 4,4 % d’ici 2050 avec des diversités fortes selon les régions. L’Asie du Sud pourrait atteindre les 12 % de pertes annuelles, suivie par l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord avec une baisse pour chacun de 8 % du PIB. Les régions résilientes seraient l’Europe et l’Amérique du Nord avec un recul estimé à 2 % annuel. Ces écarts sont principalement dus au degré d’exposition des régions aux aléas climatiques : ainsi, la totalité du PIB japonais est exposé aux tempêtes tandis que ce chiffre descend à 40 % pour les Etats-Unis et seulement à 1 % pour l’Europe.
Les principaux aléas climatiques impactant potentiellement le PIB européen sont le stress hydrique, les crues pluviales, les crues fluviales et les incendies. A l’échelle mondiale, ce sont le stress hydrique et la chaleur extrême qui sont à l’origine des plus grandes pertes. Ces expositions devraient augmenter au fil du siècle. Par exemple, l’intensité du risque incendie devrait fortement s’accroître aux Etats-Unis du fait d’une exposition du PIB plus forte à ce type d’évènement d’ici 2050.
Enfin, l’étude alerte sur la nécessaire prise en compte du possible couplage entre les différents risques climatiques (tempêtes-inondations ; stress hydrique-chaleur extrême ; incendies de forêt-chaleur extrême…). Ces survenances d’aléas climatiques simultanés pourraient entraîner davantage de perturbations.
Le durcissement des conditions monétaires d’emprunts, l’accroissement des risques chroniques, la difficulté à se projeter, augmentent le coût des investissements et devraient impacter la capacité de financement de l’adaptation au changement climatique, en particulier des pays à faible revenus, déjà mal préparés face aux aléas.
Pertes potentielles annuelles de PIB dû aux aléas climatiques d’ici 2050 dans un scénario de transition lente et état de préparation des régions face à ces dangers
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