Au coeur d‘un avenir économique mondial incertain, le triomphe de l’immobilier coté français ?
Le mois de juillet a plongé un peu plus les marchés financiers dans une zone d’incertitudes proche de son paroxysme. Les investisseurs semblent désormais peu sereins quant aux possibles répercussions du Brexit sur les différentes économies mondiales. En ce sens, ils sont encouragés par les grands organismes mondiaux comme le FMI qui a revu ses prévisions de croissance à la baisse (3,1% en 2016), arguant des conséquences économiques négatives du Brexit sur les différents continents. En sus, l’OCDE a, pour sa part, décidé de reporter à septembre la publication de ses indicateurs économiques ICA (indicateurs composites avancés), indicateurs ayant la vertu d’aider à anticiper les chocs sur l’activité économique mondiale, en raison d’une trop grande incertitude liée au résultat du référendum britannique de juin dernier.
Outre-Atlantique, la Fed a, une nouvelle fois, opté pour le statu quo, sa décision s’appuyant notamment sur l’incertitude économique mondiale suite à la victoire du Leave lors du référendum de juin dernier. Bien que certains dirigeants de la Banque centrale américaine continuent d’évoquer une possible hausse des taux avant la fin de l’année, les investisseurs anticipent une stabilité des taux pour les 6 prochains mois. En sus, les indicateurs économiques se contredisent apportant un peu plus d’incertitudes. Ainsi, la croissance du PIB au 2e trimestre a déçu n’atteignant seulement que 1,2% (contre 2,6% attendu). Bien que la solidité du marché de l’emploi américain ne soit pas remise en cause, grâce à un niveau inattendu de créations de postes, publiées par l’enquête ADP, 287 000 emplois créés en juin ; le taux de chômage gagne deux points et s’établit à 4,9% (contre 4,7% en mai).
Du côté des indicateurs conjoncturels, les données se contredisent également. En effet, tandis que les indices PMI semblent indiquer une amélioration de la situation économique américaine, les indices ISM laissent perplexes. On notera ainsi un indice PMI manufacturier de 52,9 en juillet (51,3 en juin), et un indice PMI des services de 51,4 (contre 51,4 en juin). L’indice ISM manufacturier ralentit à 52,6 (53,2 en juin) et celui des services à 55,5 (56,5 en juin). Les consommateurs, quant à eux, continuent d’afficher un certain optimisme à travers l’augmentation des ventes au détail (+0,6% en juin, 0,1% attendu).
Sur le marché immobilier, les différents indicateurs sont encourageants. Tandis que les permis de construire augmentent de 1,5% à 1,15 million d’unités en rythme annualisé en juin, les ventes de logements surprennent et atteignent des niveaux inattendus tant dans l’ancien (5,57 millions) que< dans le neuf (592 000 en rythme annualisé). Les mises en chantier bondissent de 4,8% et s’établissent à 1,2 million.
En Asie, la situation reste duale. Au Japon, les Institutions sont suffisamment inquiètes quant aux répercussions du Brexit pour avoir décidé de prendre des mesures à la hauteur de la situation. C’est pourquoi la BOJ a annoncé de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire. L’institution bancaire va donc doubler le montant de ses achats de fonds cotés en bourse (ETF) : elle rachètera désormais 6 000 Mds de Yen (52 Mds€) par mois. Quant au gouvernement nippon, il a annoncé la mise en place dès septembre d’un vaste plan de relance budgétaire se décomposant en deux parties : la première consiste en un montant de prêts assortis de taux d’intérêts très bas tandis que la seconde réside dans l’augmentation des dépenses publiques et des aides aux entreprises notamment celles qui souffriraient de la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Du côté des statistiques chinoises, la situation est toujours complexe. En effet, la croissance chinoise au 2e trimestre a atteint seulement 6,7% sur un an, restant donc stable mais inférieure aux prévisions économiques. La production industrielle semble repartir comme l’indique l’indice PMI manufacturier à 50,6 (contre 48,6 en juin), pour la première fois en 17 mois au dessus de la barre des 50, signe d’expansion. Mais l’indice PMI des services recule à 51,7 (contre 52,7 en juin) illustrant les problèmes de la Chine à se muer en une économie de marché basée notamment sur la consommation. Les entreprises de ce secteur ont, d’ailleurs, dû procéder à un certain nombre de licenciements au cours du mois écoulé.
En Europe, dans leur ensemble, les indicateurs témoignent d’une fragilisation de la reprise en raison des possibles conséquences du Brexit sur les économies. La Banque d’Angleterre a, d’ailleurs, pour la première fois depuis 2009, décidé d’abaisser d’un quart de point son taux de refinancement devant le fort ralentissement anticipé de sa croissance économique. Le président de la BCE a averti que l’économie européenne pourrait perdre 0,5 point de croissance dans les trois ans du fait de la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne. Ainsi, la croissance au 2e trimestre en zone euro a ralenti pour s’établir à + 0,3% au 2e trimestre (+0,6% au 1er trimestre). L’indice PMI manufacturier de la zone euro recule à 52 en juillet (contre 52,8 en juin) et l’indice PMI du secteur des services reste stable à 52,9 en juillet (52,8 en juin). En France, bien que la croissance s’essouffle à 0% sur le trimestre après 0,6% le trimestre précédent, les indicateurs conjoncturels témoignent d’une légère amélioration de l’économie. L’indice PMI manufacturier atteint donc son plus haut en 4 mois à 48,6 (contre 48,3 en juin) et l’indice PMI des services repasse au dessus de la barre des 50 à 50,5 (49,9 en juin). Quant à l’inflation dans la zone euro, elle a accéléré en juillet, les prix progressant de 0,2% sur un an, après une hausse de 0,1% en juin (+0,1% attendu). Par ailleurs, la BCE a décidé de ne pas changé sa politique monétaire, attendant d’évaluer l’impact des rachats d’obligations d’entreprises investment grade dont on devrait commencer à pouvoir entrevoir les effets à la rentrée.
Du côté du moral des acteurs, les évolutions sont aussi contrastées. Alors que l’indicateur du sentiment économique ZEW des investisseurs en zone euro plonge de 26 points et passe en territoire négatif à -6,8 (contre 19,2 en juin), celui publié par la Commission Européenne (CE) augmente légèrement et se situe à 104,6 en juillet (contre 104,4 en juin et un consensus à 103,7). L’indice du climat des affaires, a également progressé, à 0,39 (contre 0,22 et un consensus à 0,17). Alors qu’il accuse un fort recul au Royaume-Uni (-4,7 points), le climat des affaires en France affiche, pour la première fois depuis novembre 2014, une nette amélioration générale. Côté consommateur, la confiance faiblit avec un indice atteignant 104,8 (contre 105,7 en juin) en Europe et plus particulièrement au Royaume-Uni où il renoue avec son plus bas niveau de 1994 à -9 (-1 en juin).
Au mois de juillet, les indices immobiliers ont rebondi de manière plus significative que les indices de référence notamment européens. En effet, l’indice de performance globale Euronext IEIF REIT Europe a gagné 5,9% sur le mois de juillet, tandis que l’indice Dow Jones Stoxx 50 affiche une performance de +2,4%. L’indice Euronext IEIF SIIC France a bondi de 5,4%, alors que l’indice CAC 40 a progressé de 4,9% sur le mois. Désormais, sur un an, seul l’indice immobilier français Euronext IEIF SIIC France affiche une belle performance positive avec +12,4% tandis que les autres indices ont des performances négatives. L’indice Euronext IEIF REIT Europe perd 10,9% sur un an, l’indice CAC 40 baisse de 9,3% et l’indice Dow Jones Stoxx 50 recule de 13,1%.