Extrait de l’étude mensuelle « L’immobilier d’investissement dans le monde » (novembre 2018) réservée aux adhérents de l’IEIF.
Un contraste Etats-Unis – Europe très marqué
Avec une croissance de son PIB au 3e trimestre de + 0,9 %, par rapport à + 1.0 % au trimestre précédent, les États-Unis restent le pays de l’OCDE ayant enregistré le taux de croissance en glissement annuel le plus élevé, à 3,0 %. Ininterrompu depuis neuf ans, le cycle de croissance est loin de fléchir. La division du Congrès après les élections de mi-mandat devrait entraîner un statu quo puisqu’une cohabitation limite le risque d’un changement brutal de politique budgétaire : les effets de la réforme fiscale et de la hausse des dépenses publiques, déjà votées, continuent de se diffuser progressivement. L’apaisement n’est pas à l’ordre du jour concernant la guerre commerciale puisque les droits de douanes et les accords commerciaux peuvent être régis par décret. Si les relances de grands projets annoncés voient le jour, cela soutiendrait l’activité et pourrait repousser encore la fin du cycle de croissance.
Le contraste à la fois politique et économique est manifeste avec la situation européenne.
Le volontarisme de Rome pour l’adoption d’un budget de relance, les difficiles négociations du Brexit, l’annonce par Angela Merkel de son retrait de la vie politique au terme de son mandat en 2021 ne donnent pas l’impression que la zone Euro est à même de s’entendre sur une gouvernance stable à quelques mois des prochaines élections européennes. L’émergence d’une Europe multipolaire créée de l’incertitude qui pèse sur la croissance. En zone Euro, le PIB progresse en rythme annuel de 1,7 % au 3e trimestre, après + 2,2 % au trimestre précédent. L’indicateur de confiance des entreprises et des ménages calculé par la Commission Européenne s’est dégradé en octobre pour le dixième mois consécutif, confirmant ainsi son orientation baissière en 2018. Le taux de chômage dans la zone Euro est resté stable à 8,1 %, à son plus bas niveau depuis novembre 2008, et le taux d’inflation accélère pour s’établir à + 2,2 % fin octobre en rythme annuel, après + 2,1 % en septembre et + 2,0 % en août.
En Allemagne, le gouvernement a nettement abaissé ses prévisions de croissance du PIB pour 2018, de 2,3 % à 1,8 %. Après une année de croissance soutenue en 2017 (+ 2,2 %), l’Allemagne est désormais sur la voie d’un ralentissement : son PIB recule au 3e trimestre de – 0,2 % par rapport au trimestre précédent sous l’effet de la baisse de sa production automobile liée notamment aux tensions commerciales. En Italie, la situation économique est marquée par la stagnation de l’activité au 3e trimestre et par un taux de chômage à 10,1 %, très au-dessus de la moyenne de la zone euro. Le gouvernement refuse toujours de revoir son projet de budget qui prévoit un déficit de 2,4 % du PIB pour 2019. Une absence de révision du budget par le gouvernement italien ouvrirait la porte à un retour de l’Italie dans une procédure de déficit excessif et donc potentiellement à des sanctions financières à plus long terme.
Au Royaume-Uni, l’activité accélère à + 0,6 % au 3e trimestre 2018, après + 0,4 % au 2e trimestre. Le projet d’accord sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne trouvé mi-novembre devra être validé par le Parlement britannique avant le 11 décembre. En France, la croissance repasse à 1,7 % en rythme annuel au 3e trimestre contre 0,7 % au 1er et 2e trimestres. L’investissement des entreprises reste dynamique, mais les dépenses en innovation de nouveaux produits ou disruptives restent faibles. Par ailleurs, le taux d’inflation atteint 2,2 % en octobre en lien avec l’augmentation du prix de l’énergie et des taxes, alors que les prix des services augmentent peu.
Concernant les taux d’intérêt, les rendements sont portés par la remontée de l’aversion pour le risque en raison notamment de la volatilité des marchés actions mondiaux : les taux 10 ans de l’Allemagne et de la France ont reculé de 9 pdb à 0,33 % et de 6 pdb à 0,69 %. Au Royaume-Uni, les Gilts 10 ans ont même surperformé les Bunds en raison des incertitudes sur le Brexit, en reculant de 14 pdb à 1,44 %. Côté marchés périphériques, le BTP 10 ans est toujours très volatil et a progressé de 30 pdb à 3,43 %, après un point haut à 3,81 % le 19 octobre, après le rejet du projet de budget italien par la Commission européenne (une première depuis la création de la zone Euro). Sans réel effet de contagion pour le moment : sur la période, le 10 ans espagnol progresse de 5 pdb à 1,55 % et celui du Portugal est stable à 1,87 %.
Extrait de l’étude mensuelle « L’immobilier d’investissement dans le monde » réservée aux adhérents de l’IEIF.
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