L‘immobilier d’investissement dans le monde – Spécial BREXIT
Le 23 juin, le Brexit a été approuvé par 52 % des voix, représentant, compte tenu du taux de participation, 36 % de la population en âge de voter au Royaume-Uni. Deux ans après la notification de l’activation de l’article 50 du Traité de Lisbonne,l’Union Européenne perdra ainsi environ 13 % de sa population et 18 % de son PIB, un champion du libre-échange et une des cinq puissances nucléaires mondiales.
La Fed a opté pour le maintien du statu quo en juin, suite à la publication des chiffres de création d’emploi. Le taux des US Treasuries à 10 ans est resté quasiment inchangé durant le mois de mai.
En zone euro, la situation est toute différente, la chute des taux à long terme s’est accélérée depuis mai. Le taux des Bunds à 10 ans sont passés en dessous de 0 % et le taux des OAT 10 ans se rapproche de son plus bas historique. Ce recul intervient alors que la BCE vient de lancer son plan de rachat d’obligations d’entreprise Investment grade, dont les taux sont descendus en dessous de 1 %. L’ère de l’argent gratuit se propage donc des Etats aux entreprises. Les entreprises françaises, qui sont les plus grands émetteurs d’obligations d’entreprise de la zone euro, profitent donc au premier chef de cette facilité.
Il faut noter aussi la convergence au sein de la zone euro des conditions de crédit bancaire aux entreprises, qui est un signe indéniable du succès de la politique monétaire de la BCE.
Dans cet environnement, le taux sur les emprunts d’Etat à 10 ans se stabilise aux Etats-Unis alors qu’il remonte légèrement en zone euro.
L’incertitude politique
Au-delà des attitudes et des controverses politiques, la réalité est que le Royaume-Uni s’estime mieux armé pour s’intégrer dans la globalisation tout en protégeant sa population en dehors de l’Union Européenne. La dynamique croissance tirée de la globalisation s’est, en effet, affaiblie depuis la crise financière globale de 2008 alors que ses effets collatéraux, essentiellement sous la forme d’une forte pression sur les salaires médians, demeurent1. A cela s’ajoute les politiques d’assouplissement quantitatif mises en place par les grandes banques centrales pour contrecarrer les effets du ralentissement économique mais qui contribuent à la formation de bulles sur les actifs et bénéficient donc aux plus fortunés. Comment rétablir l’équilibre ? Telle est la difficile équation à laquelle est confrontée l’ensemble des pays développés.
Entretemps le Royaume-Uni et l’Union Européenne seront confrontés pendant de longues années, peut-être dix ans, à la difficile négociation de rupture, puis de signature de nouveaux accords. L’enjeu est relativement simple : l’appartenance à l’Union Européenne permet l’accès au marché unique reposant sur les quatre libertés de circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes ainsi que sur l’adoption du droit européen, symbolisé par la reconnaissance de la juridiction de la Cour de Justice de Luxembourg, et sur le financement du budget de l’Union. Si l’on se réfère aux arguments utilisés par les partisans du Brexit, et à moins que le temps ne modifie les positions initiales, le Royaume-Uni se mettra en retrait de la libre circulation des personnes, du droit européen et du financement du budget. Nul doute qu’il ne pourra obtenir sans concessions l’accès à la libre circulation des biens, des services et des capitaux. De dures négociations auront lieu et il faut espérer que la vacance du pouvoir au Royaume-Uni sera rapidement comblée pour clarifier les positions.
Extrait de l’étude réservée aux adhérents de l’IEIF : « L’immobilier d’investissement dans le monde »