L‘immobilier d’investissement dans le monde – Mai 2017
Conjoncture économique et taux d’intérêt
Economie
La croissance mondiale bénéficie d’un nouveau souffle avec des prévisions de hausse qui se confirment et des indicateurs avancés toujours bien orientés : + 3,5 % en 2017 et 3,6 % en 2018. Signe notable, la croissance est aussi plus équilibrée entre les grandes zones économiques, les pays émergents bénéficiant d’une hausse du prix des matières premières tirée par la demande mondiale. Les échanges commerciaux croissent à un rythme annuel de 6 %, deux fois celui de la croissance du PIB mondial. La reprise du cycle économique mondial entre à présent dans sa phase de maturité, et la variable déterminante du futur de la trajectoire reste la phase de désendettement, notamment celui du bilan des banques centrales. A moyen terme, la dynamique de croissance ne peut être portée que par la hausse de la productivité et une croissance plus inclusive, notamment face aux ruptures technologiques.
Aux Etats-Unis, la période de reprise démarrée en 2009 se poursuit même si la tendance récente est inférieure à celle escomptée. Au T1 2017, la croissance du PIB est de + 0,7 %, tirée par la consommation et l’investissement : la contribution de l’investissement ressort à 0,7 % mais celle des stocks à – 0,9 %. La croissance du revenu disponible brut ralentit à 1 % contre 2 % antérieurement, et le taux d’épargne est à 5,7 %. Pour 2017, les prévisions oscillent, toujours, autour de 2,3 %. Les anticipations inflationnistes par les marchés ont été révisées à la baisse face à une Trumpflation décevante. En termes de reprise de cycle économique, si aucun retournement n’entachait la dynamique actuelle avant mai 2019, ce cycle serait le plus long de l’histoire américaine depuis les années 1960. Une baisse des impôts telle que proposée par l’administration Trump, serait un soutien majeur à un tel scénario de cycle plus long. Trop faible, elle pèserait sur le niveau d’inflation, son potentiel de croissance dès 2018, et mécaniquement sur les anticipations de normalisation monétaire par la FED.
En zone euro, le risque systémique s’est dissipé, grâce à la France, qui a montré la voie ! La croissance s’est accélérée et les indices restent bien orientés : l’heure sera à la stabilisation des indicateurs avancés, qui ont atteint leur plus haut niveau depuis 2010. Surprise du côté de l’inflation, attendue en fort ralentissement au mois de mai : l’inflation sous-jacente serait de 0,9% sur un an.
Au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre vient de réviser le taux de chômage d’équilibre de long terme à la baisse à 4,5 %, s’assurant de ne pas relever ses taux d’intérêt trop tôt, même si l’inflation est en hausse. La baisse de la livre sterling permet aux carnets de commandes de faire bonne figure. Toutefois, l’inflation importée continue de grever le pouvoir d’achat des ménages : au T1 2017, la consommation privée a déjà ralenti à 0,3 % contre une hausse moyenne de 0,7 % en 2016. Les indicateurs de confiance sont en retrait et l’appétit pour le crédit est plus faible. La baisse de valeur du patrimoine des ménages que nous anticipons dès la fin 2017, signifie un effet-richesse négatif sur les dépenses domestiques à venir des ménages, et in fine une graduelle hausse de l’output gap.
Taux d’intérêt
Aux US, les taux longs américains se sont encore détendus à 2,20 %. Pas de double tour de vis monétaire trop tôt, même si les chiffres de l’emploi s’améliorent : l’inflation, à 1,5 %, étant faible. Au Japon, la BoJ devrait poursuivre son programme d’assouplissement quantitatif pour soutenir la croissance, positive pour le 5e trimestre consécutif : l’inflation reste bien inférieure à la cible des 2 %. Quant à la BCE, aucune normalisation rapide n’est attendue. Le spread de taux entre US Treasuries et Bunds devrait continuer à se réduire. L’ère Macron a bénéficié à la France, avec une forte demande des OAT à 30 ans, et une baisse du spread de taux des pays périphériques vis-à-vis des Bunds. Le spread franco-allemand s’est encore réduit de 10 bps à 35 bps.
Extrait de l’étude réalisée « L’immobilier d’investissement dans le monde – Mai 2017 » réservée aux adhérents de l’IEIF.
En savoir + sur l’adhésion, cliquez ici