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Vendredi 26 avril 2024
ECONOMIE
Fonds Monétaire International – L’économie mondiale reste résiliente, mais la croissance est inégale ; des difficultés se profilent à l’horizon – publié le 16 avril 2024
Dans ses nouvelles perspectives de croissance pour 2024-2025, malgré le relèvement brutal des taux directeurs des banques centrales, le FMI constate une résilience de l’économie mondiale sur la période 2022-2023 pour rétablir la stabilité des prix : « la croissance reste stable et l’inflation revient progressivement à sa cible ». Malgré de nombreux obstacles (guerre en Ukraine, la crise énergétique et alimentaire, l’inflation, la synchronisation du resserrement de la politique monétaire des banques centrales), l’économie mondiale a échappé à la récession. La poussée de l’inflation n’a pas déclenché de spirales prix-salaires non maîtrisées.
La croissance mondiale devrait se maintenir à +3,2 % en 2023, 2024 et 2025. La légère accélération dans les pays avancés (où la croissance devrait passer de +1,6 % en 2023 à +1,7 % en 2024 puis à 1,8 % en 2025) sera neutralisée par une légère décélération dans les pays émergents et les pays en développement (+4,3 % en 2023 à +4,2 % en 2024 et 2025).
Toutefois, l’économie mondiale masque de grandes disparités entre les pays : aux Etats-Unis, les excellents résultats observés s’expliquent par une croissance marquée de la productivité et de l’emploi, mais aussi par une forte demande dans une économie toujours en surchauffe. La Banque centrale américaine devrait donc aborder l’assouplissement de sa politique avec prudence et progressivité. Par ailleurs, le FMI met en garde sur l’incompatibilité de l’orientation budgétaire avec la viabilité des finances publiques. Ceci fait peser des risques à court terme sur le processus de désinflation, mais également à plus long terme sur la santé budgétaire et la stabilité financière de l’économie mondiale.
En Europe, partant de niveaux très bas, la croissance s’accélérera passant de + 0,4% en 2023 à +0,8% en 2024 puis + 1,5% en 2025 mais sans risque de surchauffe.
Enfin, l’économie chinoise continue de pâtir d’une crise profonde du secteur immobilier. La demande intérieure reste faible : cela pourrait provoquer un essoufflement de la croissance qui pénaliserait les partenaires commerciaux de la Chine et exacerberait les tensions commerciales dans un contexte géopolitique déjà tendu.
L’inflation mondiale devrait progressivement reculer de + 6,8 % en 2023 à + 5,9 % en 2024 puis à + 4,5 % en 2025. La priorité demeure la cible fixée par les banques centrales. Bien que les tendances soient encourageantes, les risques subsistent et la vigilance reste de mise selon les experts du FMI. Le ralentissement de l’inflation est en grande partie imputable à la baisse des prix de l’énergie et des biens. Mais les prix du pétrole augmentent depuis peu, en raison des tensions géopolitiques et l’inflation des services reste obstinément élevée. Pour les experts du FMI, « la priorité à court terme pour les banques centrales est de maîtriser l’inflation sans à-coups, en veillant à ce que l’assouplissement de leur politique ne soit ni prématuré, ni tardif ».
Les prochains risques à surveiller sont multiples : pour améliorer la stabilité financière, le FMI préconise de reconstituer la marge de manœuvre budgétaire dans un contexte de taux d’intérêt encore élevés. Les experts du FMI estiment ainsi que les projets de rééquilibrage budgétaires sont largement insuffisants d’autant que l’année 2024 est marquée par un calendrier électoral très chargé avec comme point d’orgue les élections américaines le 5 novembre : plus de 60 pays se rendront aux urnes, soit 54% de la population mondiale.
Pour le FMI, la deuxième priorité consiste à inverser le déclin des perspectives de croissance à moyen terme. L’intelligence artificielle porte la promesse de gains de productivité considérables, mais il existe un risque élevé de graves perturbations sur le marché du travail. Les perspectives de croissance à moyen terme sont également compromises par la fragmentation géoéconomique grandissante et l’augmentation des mesures restrictives de politiques commerciale et industrielle.
Enfin, la transition écologique requiert des investissements colossaux. Le FMI estime que la réduction des émissions de CO2 est compatible avec une croissance durable. Néanmoins, comme les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter fortement, le FMI demande de faire beaucoup plus et vite. Les pays avancés et la Chine ont un bon rythme d’accroissement de l’investissement vert. Les autres pays émergents et les pays en développement doivent à présent consentir à un plus grand effort en accélérant considérablement la croissance des investissements verts, tout en réduisant l’investissement dans les combustibles fossiles.
Perspectives de croissance de l’économie mondiale – avril 2024 (croissance du PIB réel, en %)
Source : FMI
Synthèse rédigée par Patrick Boério,
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